Croissance externe - Comment ne pas surpayer une cible ?

  

Tous ceux qui ont eu un jour à acquérir une entreprise connaissent la difficulté de déterminer le prix d'une entreprise.
Dans ce domaine, il s'agit d'être extremement humble car la démarche est complexe.

Et en matière d'évaluation d'entreprise, l'expérience joue pour beaucoup, bien au-delà de la seule technicité.
C'est ce que nous partageons avec nos participants dans nos formations.

Avec notre expérience en conseil sur des deals de type PME, voilà une approche de méthodologie :


Bien comprendre l'environnement de la société

Rien ne presse. il ne s'agit pas de se précipiter sur les chiffres pour les décortiquer tout azimuth.
La première chose à faire est de comprendre l'environnement de la cible :

  • son actionnariat (familial, filiale de grands groupes, personne physique...)
  • son environnement réglementaire
  • son historique
  • ........

La typologie de l'actionnariat impacte énormément l'analyse et les questions que l'acquéreur va se poser.
Par exemple, si l'actionnaire est un groupe, on se renseignera sur les contrats en cours avec les entités du groupe, et en premier lieu on demandera le contrat de management fees. On regardera le montant du compte courant d'actionnaire.

Si l'entreprise est familiale, on se renseignera de manière détaillée sur la composition de la famille et sa présence plus ou moins importante dans la cible. En découlerons des retraitements des comptes plus ou moins impactants sur la valeur.

Aller dans le détail du Business Model

Cet aspect est déterminant pour obtenir un travail de qualité. 

On entend par Business Model l'organisation bien spécifique de la cible pour exploiter son fonds de commerce.
Sur un marché donné, deux concurrents peuvent avoir une organisation très différente (l'un très intégré, l'autre pas du tout par exemple).
Cette analyse, conduite en profondeur et de manière méticuleuse, va permettre de repérer les zones de risques opérationnels. Elle conduira peut-être à se rendre compte que la cible, quoique très rentable, ne ressemble à aucun autre compétiteur en matière de business model, ce qui n'est jamais bon.

La présentation des comptes doit permettre de traduire le Business model. La modélisation n'en sera que facilitée et plus facile à partager avec des tiers.

Connaitre les biais de chaque méthode d'évaluation et appliquer celle qui est pertinente

Il existe plusieurs grandes familles de méthodes pour approcher la valeur :

  • approches patrimoniales
  • approche par les multiples comparables
  • approche par les flux
En matière de PME, on a tendance à privilégier les deux premières méthodes, car la pérénité d'une PME n'est jamais acquise, on a donc du mal à raisonner à l'infini (méthode dite des DCF).

Toutefois, plus le chiffre d'affaires sera conséquent, plus la visibilité est bonne et plus le potentiel de croissance est élevé, plus on ira chercher une approche par les flux, car c'est celle qui valorise le futur, quitte à la travailler un peu différemment.

Et il ne faudra pas oublier, quelle que soit la méthode retenue, que plus une entreprise est petite en taille, plus toute chose égale par aillleurs sa valeur baisse (le multiple baisse ou le taux d'actualisation augmente dans un DCF).

Surveiller la dérive des niveaux de valorisation de place

La méthode la plus communément utilisée est celle des multiples, car elle semble simple à utliser (ce qui n'est pas si vrai que ça...). 
Et les multiples évoluent selon les périodes.
Il est donc crucial de suivre la dérive de la place en matière de multiples.

Deux solutions sont possibles :

  • s'abonner à des bases de données coûteuses (Bloomberg, Infrontanalytics...)
  • s'abonner gratuitement à des sources gratuites de types Argos WU


Ne pas rêver à des synergies futures improbables

Un acquéreur qui veut absolument faire une acquisition sera tenté de tenir compte des synergies envisagées pour déterminer le prix. 
Erreur funeste : plus l'acquéreur intègre dans le prix tout ou partie des synergeis futures, plus il augmente son risque. 
Toutes les études le montrent : la probabilité d'obtenir les synergies est faible, très faible. son obtention relèvera donc de la bonne surprise future pour l'acquéreur, et participera à la performance de l'acquisition....

Chez FL FINANCE , nous avons l’expertise du conseil en transactions y compris de petites entités (voir la présentation de nos activités de conseil https://fl.finance/fr/3tkYt1-acquisition-reprise.aspx)

Nous proposons également un parcours de formation à distance en classes virtuelles à la croissance externe et à la reprise d’entreprise
https://fl.finance/fr/1qHawH-parcours-a-distance-mettre-en-place-une-strategie-de-croissance-externe-creatrice-de-valeur.aspx qui fait l apart belle aux retours d'expérience des dirigeants.

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