Les news de la semaine du 10 juin.... PGE et équivalents / Opposer santé et économie ? / Quelle stratégie pour le "next normal"

1- La France n'est pas la seule à avoir créé un "PGE" pour soutenir ses entreprises. Quelles ont été les priorités en Europe ?

Le graphique ci-contre indique à fin mai les montant accordés et le nombre de bénéficiaires »

Ce qui frappe ? La France est de loin numéro un en montant avec presque 100 md€ (qui ont été dépassés à ce jour). Par contre nous sommes "seulement" troisième en nombre d'entreprises soutenues.

Si on ôte les 11 m€ accordés à deux entreprises on arrive à 82 md€ pour 490 000 entreprise. C'est 167 k€ en moyenne par entreprise alors que au UK c'est 35 md€ pour 745000 Entreprises soit 45 k€ par entreprise.
Nos amis britanniques ont donc soutenus beaucoup plus de TPE/PME que les Banques (et l’État) en France.
Les allemands ont accordé des prêts en moyenne beaucoup plus importants (plus de 500 k€) à beaucoup moins d'entreprises... Faut-il y voir un signe de l'emprise du Mittelstand ?

Moralité : Les biais culturels et économiques restent présents dans la façon de soutenir l'économie... Les anglais préfèrent les petits entrepreneurs, les allemands les entreprises d'une certaine taille et les Français celles qui sont relativement moins risquées.

2- Opposer santé et économie ? Pour Nicolas Bouzou (économiste) cela n'a pas de sens.
Nicolas Bouzou a publié une tribune dans l'expresse fort intéressant dont les principaux éléments sont repris-ci dessous :
"
Ce weekend dans L'Express, je [Nicolas Bouzou][ réponds à ceux qui, de François Sureau à Emmanuel Todd, opposent santé et économie, état d'urgence sanitaire et liberté, jeunes et plus vieux... Ces oppositions sont intellectuellement fausses, moralement néfastes, politiquement étriquées.

Depuis quelques jours, le recul de l’épidémie cède médiatiquement la place aux poncifs les plus éculés. C’est une bonne nouvelle dans la mesure où cela montre que la vie redevient à peu près normale. Dans la foire aux clichés, on trouve en forte abondance et donc à vil prix celui selon lequel les Gouvernements auraient commis l’erreur du siècle avec le confinement, lequel aurait non seulement tué l’économie mais se serait en outre avéré peu nécessaire puisque l’épidémie s’épuise d’elle-même et qu’elle tuait surtout les vieux....
La France investit 5% de ses dépenses de santé dans la prévention. En matière de politique hygiéniste, on devrait pouvoir faire mieux. Nos dépenses de santé sont réprimées depuis longtemps.... Quant au confinement, l’évaluer a posteriori est un exercice intéressant si cela permet d’en tirer des leçons pour l’avenir. Mais si c’est pour juger une action rétrospective, c’est un peu facile. En février, les modèles prévoyaient des centaines de milliers de morts, le virus était inconnu, les sources chinoises pas fiables, et la France ne disposait ni de masques ni de tests (ce qui au passage relativise aussi la soi-disant obsession hygiéniste de notre pays). Quelle était la solution alternative ?...
Affirmer que l’on a fait passer autoritairement l’économie derrière la santé, comme le regrette François Sureau, relève aussi d’une analyse partielle et donc fausse. Les études dont on disposait sur les épidémies du 20ème siècle, et en particulier la grippe espagnole aux Etats-Unis, montraient que les Etats qui avaient le plus confiné étaient ceux qui avaient obtenu les meilleurs résultats économiques sur le long terme. En effet, l’histoire nous enseigne qu’il vaut mieux tuer une épidémie dans l’œuf quitte à supporter un coût économique très élevé à court terme.... Déclencher une récession en exigeant des gens qu’ils restent chez eux n’est pas une mince responsabilité, mais laisser filer l’épidémie, c’eût été aussi laisser filer l’économie, fusse de façon moins spectaculaire mais plus pernicieuse qu’avec le confinement. Pour être précis, nous avons donc sacrifié l’économie à court terme, mais pour sauver des vies et donc protéger l’économie à long terme. ... l’économie et la santé ne sont pas des biens substituables mais complémentaires. Mener une bonne politique économique permet de dégager des ressources que l’on peut investir dans la santé. Mener une bonne politique de santé publique est favorable à la croissance..... Une grande politique ne choisit pas entre l’économie et la santé, ou entre l’économie et l’écologie, ou entre les jeunes et les vieux. Elle embrasse tous ces aspects à la fois. Et elle se fonde sur une analyse intellectuelle qui aille au-delà de clichés à la mode"

Le texte complet est ICI

Notre avis : "Les capitalistes sociaux, que ce soit à la Fugerei en Allemange dès 1500 ! à New Lanark en Ecosse en 1800 ou à Guise en France en 1840 . De grands industriels ont compris avant même les États ou les économistes que Santé et Éducation, .. C'était bon pour l'économie.
Les biais culturels et économiques restent présents dans la façon de soutenir l'économie... Enfin, la politique reste le politique et on commence à reprocher au gouvernement ce que l'on a en son temps reproché à Roselyne Bachelot.

3- Quelle stratégie pour le "Next normal" ?
Le monde à changé, rien ne sera plus comme avant.... Ces expressions ressortent à longueurs d'articles... Mais si tout change, que faut-il faire en entreprise ? Nous suggérons d'entamer une démarche "Océan Bleu". J'ai eu la chance d'air Chan Kim comme professeur il y a 30 ans alors qu'il mettait en forme le début de sa théorie (qui à l’époque n'avait pas de nom) popularisée avec un best seller du management tiré à plus de 4 millions d'exemplaires.
Rien ne vaut un exemple de cette stratégie qui consiste à ÉLIMINER ce qui n'apporte pas de valeur au client. RÉDUIRE ce que la concurrence offre et qui n'a pas d'impact majeur AUGMENTER ce qui fera acheter le client et CREER ce que ne font pas les concurrents et qui vos donnera un avantage clef et pérenne.
Ce que l'on Élimine et Réduit réduit les coûts, ce que l'on Augmente et Crée augmente les marges et/ou les volumes.
On voit ci-contre l'application de ces principes par Nestlé à NESPRESSO.
Le nouveau livre (malheureusement uniquement en anglais) de Chan Kim (et Renée Mauborgne) Blue Ocean Shift explique la mise en place d'une démarche de ce type.
C'est un vrai régal que de voir comment le gouvernement de Malaisie a réduit le taux de récidive des petits criminels ET le coût des incarcération avec des groupes de travail "Océan Bleu".
Notre avis : Penser demain avec les outils d'hier ne permettra pas de profiter le la crise pour se remettre en question et surtout... en pôle position.